J’ai bien tenté de plaquer quelques accords sur une guitare. Je n’ai même pas réussi le bling et le blang de Bobby Lapointe et la guitare m’a plaqué. Les pinceaux pourraient me tenter mais j’ai deux mains gauches, très gauches, et que des pouces. J’aurais pu coucher des mots, je les aurais choisis électroniques mais j’étais même prêt à les manuscrire.Mais voilà, à lire les Jean-Paul Dubois, Percival Everett, Henry Miller, je suis persuadé qu’ils connaissent la magie des mots, la danse des idées, alors je me contente de m’émouvoir de leur fluidité et de la justesse du propos. Combien de fois ne suis-je revenu sur un passage, le lisant et le relisant en le ponctuant d’un "c’est exactement ça…".
Retrouvez ici les chroniques que j'ai eu le plaisir d'écrire pour le magazine Ultrafondus en 2011 et 2012. Des petits textes sans prétention sur l'actualité, les choses de la vie, la course, les gens, les choses qui me tiennent à coeur... J'espère que vous aurez autant plaisir à lire que j'en aie eu à les écrire.
L’Ultra, pourquoi ? Pour rien…
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- Créé le mercredi 1 février 2012 00:00
- Écrit par Vincent Toumazou
Pourquoi courir si longtemps, au-delà de ce que nombreux parmi nos contemporains jugent raisonnable ? Pourquoi devrait il y avoir une raison, une utilité, une finalité ?
Et si je ne courais que parce que j’aime ça… Parce que c’est simple au point d’être la chose la plus simple que je connaisse.
Courir contre soi et non contre les autres ? Je n’ai aucune raison d’être contre moi.
Repousser mes limites ? J’aimerais bien les connaître avant même de les repousser.
Je ne cours pas parce que c’est bon pour la santé. Je ne cours pas parce qu’il est bon d’avoir régulièrement une activité sportive ou physique. D’ailleurs, courir n’est pas un sport. Je ne pratique pas un sport. Je cours…
Plafonds, cloisons et autres bricolages…
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- Créé le lundi 8 août 2011 22:16
- Écrit par Vincent Toumazou
« Non ça jamais, je ne ferai jamais plus de 100 bornes d’une traite. C’est ma limite, mon seuil raisonnable ». Voilà ce que Jean-Pierre Vozel entendait au fond de la forêt de Bouconne lors de nos sorties longues début 2005. On préparait alors notre périple « 340km & Fanette », une jolie virée courue en six étapes. Jamais plus de 100 bornes…
Lui, ça devait le faire rire. « Mais si, tu verras, tu y viendras bien. Je te sens fait pour cela. » Lui avait trainé ses runnings un peu partout autour du globe : plusieurs Spartathlon, pas mal de Marathon des Sables, une tentative sur la Badwater et j’en passe. Alors je rêvais en l’écoutant.
Elle court, elle court, la rumeur…
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- Créé le mercredi 15 juin 2011 22:04
- Écrit par Vincent Toumazou
« Tu as vu ? Non ? Ben si, tout le monde en parle. Machin s’est fait prendre à un contrôle inopiné… » Merde… Mais les faits sont là, têtus. Il n’y a pas à discuter. Pourtant, ça discute et ferme en plus. Le Net bruisse de basses en aigües. En notes fausses surtout… « Quoi ? T’étais pas au jus ? Truc m’a dit que Machin connait la sœur de Bidule qui bosse dans une pharmacie. Et puis, il a été vu avec Chose à Pétarouchnoque. Non mais, tu te rends compte ? »
Je me rends conte, tu veux dire ! On est là dans la fiction, la science fiction. On est dans la rumeur, les « on dit que » devenus « je sais que » voire même « j’ai vu que ». C’est tellement facile. Un peu lâche aussi. Forcément, « on » dit mais « je » dis pas.
Croyances, illusions et autres foutaises
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- Créé le lundi 2 mai 2011 20:18
- Écrit par Vincent Toumazou
J’avais eu la prétention de croire que la course, l’Ultra c’était LA vie. J’avais rêvé et même écrit que l’Ultra serait comme une vie vécue en une course, en une journée avec ses hauts et ses bas. J’avais fini par croire que, Homme, on triomphe de tout, de cette alternance de hauts et de bas. Qu’après un bas, ne peut venir qu’un haut. Que raison, calme, respiration, motivation nous assuraient la paix. Quelle illusion !... Après chaque course longue, difficile, je me sentais bien, serein, presque sûr de mon fait, certain de mes forces, vaguement conscient de mes faiblesses. L’Ultra n’était alors pas dur comme la vie. Mais la Vie était facile comme un Ultra.
Contraste...
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- Créé le mardi 15 mars 2011 20:07
- Écrit par Vincent Toumazou
J’aime bien trottiner dans ce coin. Je l’aime bien aux beaux jours, quand les champs se garnissent et se colorent. Avant d’y arriver, j’ai surplombé la vallée de l’Aussonnelle. Au printemps, le gazouillis des oiseaux sonorise le passage le long du château. Une descente, une bosse, la ferme sur la gauche, la route qui trace et moi avec… Facile.Tout est calme, apaisé et rien n’est plus agréable que d’y courir tôt le matin quand une belle journée s’annonce.
Sur le haut de Cornebarrieu, je file sur la droite et plonge tout droit face aux pistes de l’aéroport. J’oblique à nouveau près de la zone industrielle et je galope alors, léger, avec sur ma droite quelques vaches puis des serres fleuries.