Equilibres...
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- Créé le jeudi 15 février 2007 18:23
- Écrit par Vincent Toumazou
Ou comment être ou devenir coureur équilibriste...
Courir nous apporte bonheur(s), plaisir(s) et bien être. Tout cela contribue à notre équilibre. Pour autant, intégrer cette pratique de la course dans nos vies familiales, sociales et professionnelles avec tout ce que cela implique comme contraintes peut s'avérer difficile.Comme en toutes choses, il faut savoir trouver les bons dosages ou prendre le risque de faire de la course une source de stress supplémentaire. Contribuer à son équilibre personnel par la course est justement une question d'équilibre, d'équilibres multiples même. De l’équilibre global à l’équilibre le plus fin, leur quête ainsi que votre connaissance intime du coureur que vous êtes (voir l’article "Libérez vous !") doivent vous conduire à une conduite douce et harmonieuse de votre pratique de l’Ultra.
Pour autant, rien de très compliqué dans tout ça, un peu de bon sens, beaucoup de passion, une grosse envie de s’ouvrir à votre environnement de course, vous êtes sûrement déjà un équilibriste. Si vous n’êtes pas encore convaincu, suivez ce petit guide totalement empirique et subjectif.
Les équilibres sont principalement au nombre de trois, du global au plus fin. Ils ne peuvent être atteints indépendamment : le macro-équilibre implique l’équilibre global et de la même façon, le micro-équilibre n’est pas sans macro-équilibre.
L’équilibre global
Commençons donc pas l’équilibre du « temps long », l’équilibre global.
Il est le pivot de notre vie et de la pratique sportive. Expliqué simplement, il se résume à vérifier que la pratique de la course que l'on entend mener est bien adaptée à sa vie quotidienne avec son lot de contraintes et de priorités qu'elles soient professionnelles, familiales ou sociales. Il est frappant de constater que sur les courses de longues distances, la population compte une part importante de « cols blancs », professions libérales et autres professionnels du tertiaire. J'imagine facilement (mais à tort peut être) qu'une personne qui a un métier physique et exposé aux intempéries peine à rajouter la fatigue d'un entraînement contraignant. Dans tous les cas, la course pourra être un bon dérivatif aux stressés du boulot. Quoiqu'il en soit, il sera déraisonnable de fixer des objectifs sportifs ambitieux si la place que l'on peut y consacrer est trop faible. Ou alors, cela devient une source de stress supplémentaire, ce qui s'oppose à une quête apaisée de bien être et à un maintien durable de l’équilibre global.
Une fois acquis ce premier équilibre, indispensable vous en conviendrez lorsqu’on se lance dans l’Ultra, il sera temps de chercher au quotidien l’équilibre du temps court, le macro-équilibre.
Le macro-équilibre
Il est le catalyseur du bien être du jour, celui qui permet d'intégrer la pratique de la course dans sa journée. Rien ne sert de vouloir faire coûte que coûte une séance difficile si le même jour se tient un rendez vous professionnel important et/ou stressant. De même, la séance longue du week-end sera contre productive si elle conditionne et contraint trop la vie de la famille, créant alors des tensions -très évitables- avec conjointe, conjoint ou enfants.
Tout est question de choix et il s'agit là de ne pas se tromper sur ses priorités et l'importance des choses. Il peut alors s'avérer nécessaire de courir de très bonne heure le week-end afin de profiter de la journée pour les bons moments en famille. Bref, cela relève presque de l'équilibre général mais vouloir coûte que coûte « passer une séance » peut être pire que de ne pas la faire. A titre personnel et depuis longtemps, j’en ai pris mon parti et sans aucun doute possible : si je ne sors pas courir comme je l'avais prévu, quelle importance ? A quoi bon culpabiliser ? La sortie en amoureux, la séance de cinéma avec les enfants ou la bière partagée avec les potes en refaisant le monde ne m'apportent elles pas autant de plaisir ? N’ont-elles pas autant d’importance sur le bonheur et le bien être à long terme ?
Vous l’aurez compris, trouver le macro-équilibre se résume à faire des moments de course des moments de plaisir aux antipodes d’un carcan pour soi ou pire l’ensemble de la famille.
Vous voilà donc maintenant sur la route du micro-équilibre celui du temps présent.
Le micro-équilibre
Il est la quintessence du plaisir, celui qui consiste à faire de chaque moment de course un instant de bonheur et de bien-être, une éternité de souvenirs au plus profond de son être. Il s'agit d'être ici en équilibre avec son corps, son esprit, son état de forme du moment et ses envies.
Le micro équilibre, c'est aussi savoir oublier son chronomètre, son podomètre, son cardiofréqencemètre et autre je-me-tate-l'oeuf-mètre ! Savoir s'arrêter pour jouir d'un beau point de vue, pour sentir une fleur sauvage, écouter des bruits qui reviennent de l'enfance dans le lointain. Bref, savoir jouir de l'instant sans que le bonheur ne réside dans la seule performance ou supposée perfection de la sortie.
Cultivé, bichonné à son paroxysme, l'un de ces équilibres peut devenir harmonie. Conjuguer tous ces équilibres en harmonies relève de l'impossible voire de la perfection. Mais au fond, peut être une telle harmonie confinerait t-elle à l'ennui. Et si notre plaisir résidait justement dans la perspective d'un mieux, mieux être, mieux partager, mieux concilier, mieux courir ?
L'imperfection est humaine et porteuse d'espoir. La course jubilatoire suffit à mon bonheur et à mon équilibre. Et vous, comment courez vous ? Stressé ou apaisé ? C'est à vous de choisir !